L’innovation consistant à examiner les gens sur des personnalités bien précises


Extrait de “L’encouragement à suivre la sounnah, la mise en garde contre l’innovation et l’exposition de sa gravité” de l’éminent grand savant : cheikh Abdul-Mohsin Al-Abbad Hafizahullah.

 L’innovation consistant à examiner les gens sur des personnalités bien précises

Parmi les innovations répréhensibles, ce qui a lieu de nos jours et qui consiste à examiner certains gens de la sounnah par rapport à des personnalités bien précises. Ceci, que le motif de cet examen soit l’aversion envers la personne sur laquelle on examine, ou au contraire la vénération qui est portée à une autre. Si le résultat de l’examen répond à l’attente de l’examinateur, l’examiné sera accueilli les bras ouverts et aura droit aux éloges et compliments. Dans le cas contraire, il n’aura droit qu’à la critique acerbe, le tabdi’
, l’exil et la mise en garde contre lui.

Je relate dans ce qui va suivre, des passages où Shaykh Al Islam Ibnou Taymiyyah met le doigt sur l’innovation qui consiste à examiner les gens par rapport à des personnalités qu’on porte en animosité ou qu’on vénère.

Il dit dans “Majmou’ou al Fatawaa” lorsqu’il parle de Yazid Ibnou Mou’awiyah :
« La vérité est la position des Imams et qui statue qu’il ne convient pas de lui vouer un amour particulier, ni de le maudire. Malgré cela, s’il était désobéissant (fassîq) ou injuste, Allah pardonne au désobéissant et à l’injuste, surtout s’il a à son actif d’immenses bonnes actions. Al Boukhari a rapporté dans son recueil authentique d’après Ibnou ‘Omar que le Prophète (sallala’alaihi wa salam) a dit:
“La première armée qui attaque Constantinople est pardonnée” et la première armée qui a fait le siège de Constantinople était sous le commandement de Yazid Ibou Mou’awiyah, et il y avait dans ses rangs Abou Ayyoub al Ansari
Il convient donc d’être modéré à ce sujet et de cesser de parler de Yazid et d’examiner les musulmans par rapport à lui, car cela est une innovation contraire aux préceptes d’Ahlou as sounnah wa al jama’ah » (vol. 3 p. 413-414)

Il dit également : « De même que diviser la communauté et l’examiner par rapport à ce que ni Allah, ni son Messager n’ont ordonné » (vol. 3 p. 415).

Il dit aussi :
 « Il n’appartient à personne d’ériger à la communauté un individu à propos duquel on invite à sa voie, par rapport auquel on aime ou on déteste, à l’exception du Prophète (sallala’alaihi wa salam). De même on ne brandira pas une parole par rapport à laquelle on aime ou on déteste si ce n’est la parole d’Allah, de Son Messager et de ce autour de quoi s’est assemblée la communauté. Cela est une caractéristique des gens de l’innovation qui érigent un personnage ou un slogan avec lesquels ils divisent la communauté, ils prennent d’amitié ou, au contraire, conçoivent l’inimitié par rapport à tel slogan ou telle affiliation »
 (vol. 20 p. 164)

Il dit encore : « Si l’enseignant ou le professeur ordonne d’isoler une personne ou de le mépriser, le « descendre » ou l’éloigner, on examinera cela :

- Si le concerné a commis un péché reconnu comme tel par la législation (dhamban shar’ian) il sera punit proportionnellement à son erreur pas d’avantage.
- S’il n’a pas commis de péché reconnu comme tel par la Loi, il n’est pas permis de le châtier juste parce que telle est la volonté du professeur ou autre. Il n’est pas du droit des enseignants de rendre les gens partisans ou de propager entre eux l’inimitié ou l’aversion, ils doivent plutôt être tels des frères qui s’entraident dans la bienfaisance et l’accomplissement des bonnes œuvres, comme l’a dit Allah
 (سبحانه: « Et coopérez dans la bienfaisance et l’accomplissement des bonnes œuvres et ne vous entraidez pas dans le péché et la transgression » (vol. 28 p. 15-16)

S’il était permis d’examiner les gens sur des personnalités de notre époque pour savoir qui est de Ahlou Sounnah ou non, il serais plus logique d’examiner les gens par rapport à celui qui est le plus digne pour cela et qui est le Shaykh de l’Islam, le Moufti du monde entier, l’Imam d’Ahlou Sounnah de notre époque notre Shaykh, le Shaykh ‘Abdoul ‘Aziz ibnou ‘Abdillah Ibn Bâz décédé le 27 du mois de Muharram de l’année 1420 de l’Hégire, qu’Allah lui fasse miséricorde et le récompense. Lui qui est connu de tous par l’étendue de son savoir, son apport immense, sa sincérité, sa gentillesse, sa tendresse, son souci que les gens soient bien-guidés et corrigés. Nous le considérons comme tel et Allah le connaît mieux que nous.
 
Il avait une méthodologie unique dans la prédication et l’enseignement, dans l’action d’ordonner le convenable et d’interdire le blâmable. Elle se distingue par la douceur et la gentillesse dans ses conseils et nombreuses réfutations. Sa manière de faire est de corriger Ahlou sounnah et non de les repousser, de les redresser et non de s’opposer à eux, de les élever et non de les empoisonner, une manière de faire qui unit et non ne divise, réunit et non ne déchire, corrige et non n’anéantit, facilite et non ne rend difficile
Combien ceux qui s’occupent de la science et ses étudiants sont dans le besoin d’emprunter ce chemin correct et cette voie grandiose, de par ce qu’elle engendre comme bien et repousse comme mal pour les musulmans.

Il est du devoir des adeptes et de ceux qui sont à la tête et qui ont pris part à ce genre d’examen d’abandonner cette pratique qui a divisée Ahlou Sounnah et est la cause de l’inimitié entre eux
.

Il faut pour cela que les adeptes délaissent cet examen et tout ce qui en découle comme ostracisme, aversion et rupture, ils doivent au contraire, être des frères affectueux, coopérant dans le bien et l’accomplissement des bonnes oeuvres.
Il faut également que les leaders se désolidarisent de cette pratique dans laquelle ils ont été suivis, qu’ils affichent clairement leur désaveu à son égard et à l’égard de ceux qui s’y adonnent. Il n’y a que comme ça que les adeptes seront à l’abri de ce fléau et les leaders ne devront plus supporter les conséquences d’avoir été à la base de cet examen et de ce qui en résulte comme dommages qui retombent sur eux.
                                                                  Cheikh ‘Abdel Mohssin El ‘Abaad

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