Recourir à une ruqya par un enregistrement audio?
L’implication des maladies dites « ar-Ruhânya » (mauvais oeil, jalousie, possession, sorcellerie) dans diverses pathologies psychologiques mais aussi organiques est sans équivoque.
Nul n’est censé ignorer qu’il n’y a de pleine guérison dans ces maux que dans le retour sincère et repentant vers Allah.
Nous savons aussi que la moitié du traitement réside dans la patience face à cette épreuve, une épreuve qu’Allah décrète pour Ses serviteurs afin de les rappeler à l’ordre, de les élever en degré et expier leurs péchés. Puis l’autre moitié consiste à recourir aux traitements légiférés.
Parmi ces traitements, il y a la « ruqya shar’ya » (l’exorcisme légal) et parmi ses principaux moyens, la lecture du Qur’an, sa récitation, sa méditation puis le postillon sur soi ou sur le malade.
Il est fréquent de trouver sur le web mais aussi en librairies « islamiques », des enregistrements audio dits « de traitement par la ruqya » sous format k7, cd, mp3 voire en dvd.
Etant moi-même amené à « conseiller » ce mode de traitement dans le cadre d’un projet thérapeutique, et afin de clarifier ma position sur ce point, je souhaitais donc revenir sur cette pratique.
Au sujet de la ruqya par K7 ou autres supports audio/vidéo, ceci expose à plusieurs désagréments:
– si la personne écoutant cet audio s’est éloignée de l’Islam voire en a été exclue soit par l’accomplissement d’un acte/parole d’associationnisme ou de mécréance alors cet audio ne lui sera que d’une très faible utilité car la ruqya nécessite une prise de conscience du malade quant à ses manquements et qu’il revienne donc repentant vers son Seigneur par le Tawhid, les bonnes oeuvres et le repentir à proprement parlé
Connaître l’état du malade quant à ses convictions, son « niveau » de compréhension de la religion et son « niveau » d’investissement dans l’Islam est donc primordial.
– avant un projet de ruqya, il est nécessaire de « briefer » le malade quant aux éléments fondamentaux accélérant le processus de guérison tout en le conseillant sur les étapes à suivre, un simple audio ne permet pas de conseiller ou d’appeler à la réforme et à la hiérarchisation des tâches
– si le malade est seul, dans sa maladie (pas de confident, pas de thérapeute de visu…), et qu’il n’est pas suffisamment investi socialement alors une ruqya peut augmenter cette mise à l’écart en raison des possibles « nouveaux » symptômes pouvant perturber sa relation à autrui, il faut donc s’assurer de pouvoir fédérer autour de lui une ou plusieurs personnes avisées sur le sujet auprès desquelles il pourrait revenir et espérer un soutien
– si le malade n’est pas suffisamment investi dans sa religion et ne se protège pas suffisamment (invocation du matin/soir, ablution, jeûne, prières de nuit, salat au masjid, aumône…) alors l’écoute d’une ruqya peut perturber le patient voire l’effrayer; il est important que le malade se donne les moyens de concrétiser les effets de la parole d’Allah ta’âla dans sa personne sans qu’il n’ait de crainte majeure envers ces maux occultes, ceci nécessite donc un investissement personnel au préalable et aussi, si possible, que les premières séances d’écoute se déroulent en présence d’un tiers (de confiance) qui puisse le conseiller et le rassurer
– le râqi doit avoir l’intention de pratiquer une ruqya hors la plupart des audios disponibles (marché, web…) ne sont que des mixages de lectures issues des tarawih…
– la ruqya fait aussi appel au postillon (an-nafth) ce qui ne peut avoir lieu dans ce cas de figure…
Pour toutes ces raisons, vouloir pratiquer une ruqya sur soi-même au moyen d’un audio n’a pas de fondement dans la shari’a et est considéré comme détestable par plusieurs savants. On peut, entre-autre, retrouver des paroles de shaykh Al Albâni (qu’Allah lui fasse miséricorde) et de shaykh Al Fawzan allant dans ce sens, issues de diverses fatawa sur ce thème.
Néanmoins, si toutes les raisons précédentes sont réunies hormis la dernière alors je pense qu’il soit utile de pouvoir y recourir pour au moins les trois raisons suivantes:
– permettre au patient de mémoriser les versets, sourates, adhkar, du’a utiles dans ces maux afin qu’il puisse les réciter sur sa personne
– permettre au patient de compléter son traitement s’il fait preuve de fatigue ainsi il pratique la ruqya sur sa personne et parfois il écoute une ruqya afin de pas interrompre un traitement et il est très courant qu’un malade s’abstienne quelques jours faute de temps ou par paresse…
– permettre à un praticien, à défaut de pouvoir être au chevet du patient, d’établir un premier diagnostic afin d’orienter ce dernier dans son traitement
Telle était ma position et le prophète (‘alayhi salat wa salam) a dit « il n’y a pas de mal à recourir à une ruqya tant qu’elle ne contient pas de shirk », cette forme indéfinie explique que le champ de la ruqya soit large et explique aussi malheureusement combien sont nombreux ceux et celles qui se sont éparpillés dans divers moyens supposés de traitement (breuvages, mixtures…).
Ainsi, quiconque conseille à son patient de s’abstenir de ces enregistrements prouve, par sa position, son attachement à la ruqya dans sa forme la meilleure qui est l’exorcisme de sa propre personne par la lecture, la récitation et le postillon.
Mais un frère ou une soeur à qui personne ne propose spontanément de l’aide dans la ruqya, qui lorsqu’il ou elle demande à être exorcisé(e) se voit signifier un refus et qui ne sait pas réellement comment s’y prendre, je pose la question suivante: comment procède-t-il (elle) par conséquent?
Afin de clarifier ce point, j’ai pris l’initiative d’interroger shaykh Muhammed Ibn ‘Omar Bazmoul, docteur en shari’a islamya à l’université Oum Al Qurra, Mecca espérant par ce biais me corriger si je faisais fausse route.
Voici ma question suivie de sa réponse au 12/02/2014:
Est-il permis à quiconque ne parvient pas à pratiquer la ruqya sur lui-même et qui ne trouve pas une personne qui puisse la pratiquer sur lui, de pouvoir écouter une k7 dans laquelle est récitée du qur’an par un râqi et celui-ci, (ce frère) met l’intention de s’exorciser?
Deuxièmement, est-il permis de recourir à ces k7 dans un seul but diagnostic afin que si le malade ressente des choses durant l’écoute (de celle-ci), il puisse demander conseil auprès d’un raqi afin qu’il l’oriente vers le traitement le plus approprié?
Troisièmement, est-il permis de recourir à ces k7 afin de mémoriser les adhkar et les versets bénéfiques dans la ruqya?
Barakallahu fikum, votre frère Moloud
Ceci dit:
Au sujet de la première question, que la ruqya se fasse via un enregistrement audio, ceci n’a aucun fondement car ce qui est connu est que la ruqya soit pratiquée directement par un râqi. Néanmoins, cela dépend du bénéfice attendu. Si tu vois en cela un bénéfice dans le traitement alors il n’y a pas de mal in cha Allah à recourir à cette manière de faire dans le soin.
Quant à la seconde question, concernant le fait de tirer profit de ces k7 et enregistrements dans un but diagnostic, ma réponse est identique au point précédent, si cela permet de dépister un mal et le diagnostiquer alors il n’y a pas de mal à y recourir.
Quant à la troisième question, oui, il est permis de les utiliser pour la mémorisation, le rappel et la remémoration,
Qu’Allah t’accorde la réussite et qu’Il raffermisse tes pas
En espérant que cette réponse soit utilisée avec sagesse et responsabilisation, tant par les praticiens que les patients, vu l’importance du sujet,
Et c’est à Allah ta’âla qu’appartient la réussite.
Nul n’est censé ignorer qu’il n’y a de pleine guérison dans ces maux que dans le retour sincère et repentant vers Allah.
Nous savons aussi que la moitié du traitement réside dans la patience face à cette épreuve, une épreuve qu’Allah décrète pour Ses serviteurs afin de les rappeler à l’ordre, de les élever en degré et expier leurs péchés. Puis l’autre moitié consiste à recourir aux traitements légiférés.
Parmi ces traitements, il y a la « ruqya shar’ya » (l’exorcisme légal) et parmi ses principaux moyens, la lecture du Qur’an, sa récitation, sa méditation puis le postillon sur soi ou sur le malade.
Il est fréquent de trouver sur le web mais aussi en librairies « islamiques », des enregistrements audio dits « de traitement par la ruqya » sous format k7, cd, mp3 voire en dvd.
Etant moi-même amené à « conseiller » ce mode de traitement dans le cadre d’un projet thérapeutique, et afin de clarifier ma position sur ce point, je souhaitais donc revenir sur cette pratique.
Au sujet de la ruqya par K7 ou autres supports audio/vidéo, ceci expose à plusieurs désagréments:
– si la personne écoutant cet audio s’est éloignée de l’Islam voire en a été exclue soit par l’accomplissement d’un acte/parole d’associationnisme ou de mécréance alors cet audio ne lui sera que d’une très faible utilité car la ruqya nécessite une prise de conscience du malade quant à ses manquements et qu’il revienne donc repentant vers son Seigneur par le Tawhid, les bonnes oeuvres et le repentir à proprement parlé
Connaître l’état du malade quant à ses convictions, son « niveau » de compréhension de la religion et son « niveau » d’investissement dans l’Islam est donc primordial.
– avant un projet de ruqya, il est nécessaire de « briefer » le malade quant aux éléments fondamentaux accélérant le processus de guérison tout en le conseillant sur les étapes à suivre, un simple audio ne permet pas de conseiller ou d’appeler à la réforme et à la hiérarchisation des tâches
– si le malade est seul, dans sa maladie (pas de confident, pas de thérapeute de visu…), et qu’il n’est pas suffisamment investi socialement alors une ruqya peut augmenter cette mise à l’écart en raison des possibles « nouveaux » symptômes pouvant perturber sa relation à autrui, il faut donc s’assurer de pouvoir fédérer autour de lui une ou plusieurs personnes avisées sur le sujet auprès desquelles il pourrait revenir et espérer un soutien
– si le malade n’est pas suffisamment investi dans sa religion et ne se protège pas suffisamment (invocation du matin/soir, ablution, jeûne, prières de nuit, salat au masjid, aumône…) alors l’écoute d’une ruqya peut perturber le patient voire l’effrayer; il est important que le malade se donne les moyens de concrétiser les effets de la parole d’Allah ta’âla dans sa personne sans qu’il n’ait de crainte majeure envers ces maux occultes, ceci nécessite donc un investissement personnel au préalable et aussi, si possible, que les premières séances d’écoute se déroulent en présence d’un tiers (de confiance) qui puisse le conseiller et le rassurer
– le râqi doit avoir l’intention de pratiquer une ruqya hors la plupart des audios disponibles (marché, web…) ne sont que des mixages de lectures issues des tarawih…
– la ruqya fait aussi appel au postillon (an-nafth) ce qui ne peut avoir lieu dans ce cas de figure…
Pour toutes ces raisons, vouloir pratiquer une ruqya sur soi-même au moyen d’un audio n’a pas de fondement dans la shari’a et est considéré comme détestable par plusieurs savants. On peut, entre-autre, retrouver des paroles de shaykh Al Albâni (qu’Allah lui fasse miséricorde) et de shaykh Al Fawzan allant dans ce sens, issues de diverses fatawa sur ce thème.
Néanmoins, si toutes les raisons précédentes sont réunies hormis la dernière alors je pense qu’il soit utile de pouvoir y recourir pour au moins les trois raisons suivantes:
– permettre au patient de mémoriser les versets, sourates, adhkar, du’a utiles dans ces maux afin qu’il puisse les réciter sur sa personne
– permettre au patient de compléter son traitement s’il fait preuve de fatigue ainsi il pratique la ruqya sur sa personne et parfois il écoute une ruqya afin de pas interrompre un traitement et il est très courant qu’un malade s’abstienne quelques jours faute de temps ou par paresse…
– permettre à un praticien, à défaut de pouvoir être au chevet du patient, d’établir un premier diagnostic afin d’orienter ce dernier dans son traitement
Telle était ma position et le prophète (‘alayhi salat wa salam) a dit « il n’y a pas de mal à recourir à une ruqya tant qu’elle ne contient pas de shirk », cette forme indéfinie explique que le champ de la ruqya soit large et explique aussi malheureusement combien sont nombreux ceux et celles qui se sont éparpillés dans divers moyens supposés de traitement (breuvages, mixtures…).
Ainsi, quiconque conseille à son patient de s’abstenir de ces enregistrements prouve, par sa position, son attachement à la ruqya dans sa forme la meilleure qui est l’exorcisme de sa propre personne par la lecture, la récitation et le postillon.
Mais un frère ou une soeur à qui personne ne propose spontanément de l’aide dans la ruqya, qui lorsqu’il ou elle demande à être exorcisé(e) se voit signifier un refus et qui ne sait pas réellement comment s’y prendre, je pose la question suivante: comment procède-t-il (elle) par conséquent?
Afin de clarifier ce point, j’ai pris l’initiative d’interroger shaykh Muhammed Ibn ‘Omar Bazmoul, docteur en shari’a islamya à l’université Oum Al Qurra, Mecca espérant par ce biais me corriger si je faisais fausse route.
Voici ma question suivie de sa réponse au 12/02/2014:
السلام عليكم و رحمة الله فضيلة الشيخ بازمول،
هل يجوز لمن لا يستطيع أن يرقي نفسه و ما وجد من يرقيه أن يستمع بأشرطة التي يتلى فيهاالقرأن من تلاوة راقي و هذا المريض ينوي أن يرقي نفسه؟
و ثانيا، هل يجوز الأخذ بهذه الأشرطة على وجه التشخيص فقط كي إن حسّ المريض بشيء حين الإستماع فييتوجه إلى راقي من ينصحه على العلاج المناسب؟
ثالثا، هل يجوز الأخذ بتلك الأشرطات لحفظ الأذكار و الأيات النافعة في الرقية؟
بارك الله فيكم و السلام عليكم
أخوكم مولود
Assalamu alaykum wa rahmatullah shaykh Bazmoul,أخوكم مولود
Est-il permis à quiconque ne parvient pas à pratiquer la ruqya sur lui-même et qui ne trouve pas une personne qui puisse la pratiquer sur lui, de pouvoir écouter une k7 dans laquelle est récitée du qur’an par un râqi et celui-ci, (ce frère) met l’intention de s’exorciser?
Deuxièmement, est-il permis de recourir à ces k7 dans un seul but diagnostic afin que si le malade ressente des choses durant l’écoute (de celle-ci), il puisse demander conseil auprès d’un raqi afin qu’il l’oriente vers le traitement le plus approprié?
Troisièmement, est-il permis de recourir à ces k7 afin de mémoriser les adhkar et les versets bénéfiques dans la ruqya?
Barakallahu fikum, votre frère Moloud
وعليكم السلام ورحمة الله وبركاته
أما بعد :
بالنسبة للسؤال الأول أن تكون الرقية عبر التسجيل الصوتي فهذا لا أصل له إذ المعروف أن الرقية من الراقي مباشرة، لكن الأمر يرجع إلى حصول الأثر والمنفعة فإن وجدت لذلك اثراص نافعاً في العلاج فلا شيء إن شاء الله في استعمال هذا الأسلوب في العلاج.
بالنسبة للسؤال الثاني وهو الاستفادة من هذه الأشرطة والتسجيلات للتشخبص، نفس الجواب السابق، إن ظهر أن لها أثراً في كشف المرض ، وتشخيصه فلا حرج إن شاء الله من استعمالها.
وبالنسبة للسؤال الثالث نعم يجوز استعمالها للحفظ والتذكر والاستذكار، وفقك الله وسدد خطاك .
Wa alaykum salam wa rahmatullah wa barakatuh,Ceci dit:
Au sujet de la première question, que la ruqya se fasse via un enregistrement audio, ceci n’a aucun fondement car ce qui est connu est que la ruqya soit pratiquée directement par un râqi. Néanmoins, cela dépend du bénéfice attendu. Si tu vois en cela un bénéfice dans le traitement alors il n’y a pas de mal in cha Allah à recourir à cette manière de faire dans le soin.
Quant à la seconde question, concernant le fait de tirer profit de ces k7 et enregistrements dans un but diagnostic, ma réponse est identique au point précédent, si cela permet de dépister un mal et le diagnostiquer alors il n’y a pas de mal à y recourir.
Quant à la troisième question, oui, il est permis de les utiliser pour la mémorisation, le rappel et la remémoration,
Qu’Allah t’accorde la réussite et qu’Il raffermisse tes pas
En espérant que cette réponse soit utilisée avec sagesse et responsabilisation, tant par les praticiens que les patients, vu l’importance du sujet,
Et c’est à Allah ta’âla qu’appartient la réussite.
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