Le statut de la polygamie selon les situations




Cheykh Mohammeb Bazmoul (حفظه الله)




Question : La polygamie constitue-t-elle un acte d’adoration (sounna ‘ibâdiya) en soi ou s’agit-il d’une simple indication temporelle (sounna irshâdiya) ?


Réponse :


Je vais vous détailler la question… La polygamie suit les cinq statuts juridiques [connus dans l’islam] [1] :


 1 – Un homme qui ne peut se contenter d’une seule femme et qui a la capacité [matérielle] de se remarier

La polygamie devient pour lui un devoir afin qu’il garde sa chasteté et évite de tomber dans l’interdit. Si ta femme ne te suffit plus, ou si elle est malade ou fatiguée, prends-en une deuxième si tu en es capable, car nous redoutons pour toi de commettre l’interdit.


 2 – Un autre homme qui possède déjà une épouse, jouit d’une situation financière aisée, désire se remarier, mais ne craint pas de céder à la tentation…

À cet homme, nous dirons : la polygamie est pour toi recommandée, mais ne constitue pas un devoir religieux.

Pourquoi recommandée ? Je vais vous l’expliquer…

Selon un hadith authentique rapporté par Ibn 'Abbâs, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : « le Jour de la Résurrection, les meilleurs hommes de cette Nation seront ceux qui auront eu le plus de femmes. » Certains savants indiquent que le terme « femmes » ne désigne pas spécialement les épouses, il peut comprendre toutes les femmes dont un homme a la charge : sa mère, sa conjointe, ses filles, ses tantes, etc.

Nous répondrons à cette objection en affirmant que le terme « femme », quelle que soit l’interprétation qu’on lui donne, désigne en premier lieu les épouses.

D’un autre côté, la polygamie permet aux femmes de conserver leur chasteté. Aujourd’hui, nous sommes confrontés à un grand problème : beaucoup de jeunes refusent de se marier… ils sont aptes à se marier, mais ils refusent de le faire… Nous devons d’abord apprendre à être responsables, disent-ils, il faut d’abord que l’on ait du travail, et que sais-je encore !... Si certains hommes ne veulent pas se marier tandis que d’autres désirent avoir une deuxième femme, cela aidera les filles à rester chastes, n’est-ce pas ?

Il est aussi possible qu’une femme soit divorcée, veuve ou qu’elle ne plaise plus aux jeunes ; en l’épousant, tu contribueras à régler le problème des femmes esseulées, et tu auras accompli un acte recommandé par la religion, car il constitue un engagement à entretenir cette femme.

Rappelez-vous ce hadith du Prophète (صلى الله عليه وسلم) : « Mariez-vous, multipliez-vous, je me vanterai de vous devant les peuples le Jour de la Résurrection. »

On rapporte dans la tradition qu’un jour 'Abdoullâh Ibn Mas'oud tomba gravement malade. Craignant de mourir, il demanda qu’on le marie : « cherchez-moi une femme, disait-il, je n’aimerai pas rencontrer Allah en étant célibataire. » Peut-être sa femme était-elle morte ? Peut-être l’avait-il répudiée ? [On ne sait pas]. L’essentiel est qu’il ne voulait pas mourir sans épouse. Une telle conception ne peut être le fruit de la seule raison d’Ibn Mas'oud, ce n’est pas une question que l’on tranche avec de la pure logique (ra’ï) ou par la déduction (ijtihâd).


 3 – Si maintenant un homme se satisfait d’une seule épouse, que ses affaires marchent bien, et qu’il n’éprouve pas le besoin de se remarier…

S’il le fait, il rencontrera des difficultés à subvenir aux besoins de deux foyers… Nous lui dirons : la polygamie t’est simplement permise.


 4 – Un homme qui, en épousant plus d’une femme, est susceptible de manquer en partie à ses obligations conjugales

Nous lui dirons : la polygamie t’est déconseillée.


 5 – Enfin, un homme qui néglige totalement son foyer :

Nous lui dirons : pour toi la polygamie est interdite… contente-toi de ta femme, prends soin d’elle et de tes enfants… ne te mets pas dans l’embarras.
Les jeunes doivent craindre Allah dans leurs actes… Ils ne doivent pas être obsédés par la polygamie… À cause de leur irresponsabilité, ils failliront à leurs obligations envers leurs foyers, ils n’assureront l’entretien ni de l’ancien ni du nouveau, n’est-ce pas vrai ?


Je reçois des appels de l’étranger… On me raconte que certains jeunes se marient puis laissent leurs épouses aller travailler alors qu’ils restent chez eux à ne rien faire… Un tel comportement est inacceptable !

D’autres hommes encore, quand ils ont envie de se remarier, agissent de façon déplorable : ils se comportent mal avec leurs premières épouses, les maltraitent… Moi, je veux me remarier ! leur crient-ils.

Parfois, certains étudiants en sciences islamiques se conduisent d’une manière qui ne convient pas à leur statut… Ils passent leur temps à parler au téléphone [avec leur future femme]… ils commettent des actes contraires à l’éthique d’un étudiant en religion, en malmenant leurs femmes et leurs enfants notamment.

Écoute, si tu as la capacité de te remarier, si tu désires te remarier, ce n’est pas la peine de créer des problèmes avec ta première épouse… Mène ton affaire d’une façon calme, ne fais pas de bruit… si tu la conclus, fais-le savoir à ta femme… si tu échoues, tu l’auras préservée et agis avec douceur et indulgence à son égard. Tu dois te comporter convenablement avec ta femme et entretenir de bons rapports avec elle, c’est un droit qu’elle a sur toi… La plupart des femmes éprouvent de l’aversion envers la polygamie, car elles craignent de subir l’injustice de leurs maris.

[Malheureusement], on trouve des jeunes qui donnent une mauvaise image de la jeunesse salafi et de la polygamie par leur conduite inappropriée… Ces jeunes doivent être rappelés à l’ordre, ils doivent être réprimandés, ils doivent craindre leur Seigneur !... Ils n’ont pas le droit de salir la religion, de causer du tort à leurs femmes et leurs enfants par leur mauvais comportement.





Like a Star @ heaven Source : http://diffusion.albounyane.com/index.php/articles/famille-societe/468-le-statut-de-la-polygamie-selon-les-situations.html

Like a Star @ heaven Traduit par Al Bounyane

Like a Star @ heaven [1] Il s’agit de : al-wâdjib ou al-fard (obligatoire) ; al-moustahab (recommandé) ; al-moubâh ou al-halâl (permis) ; al-makrouh (déconseillé) ; al-harâm (interdit).

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