SA’ID IBN ‘ÂMIR IBN KHUZAYM

Sa’id ibn ‘Âmir ibn Khuzaym

Lorsque ‘Omar arriva en Syrie, il fait halte à proximité de Hims. Il donna l’ordre de lui faire la liste des pauvres. On lui remit alors la liste, et celle-ci contenait le nom de Sa’îd ibn ‘Âmir, il dit alors : « Qui est Sa’îd ibn ‘Âmir ? », ils répondirent : « Notre gouverneur », il dit : « Comment votre gouverneur peut-il être pauvre ? Où est son salaire ? Où sont ses biens ? », ils répondirent : « Il ne garde rien », ‘Omar se mit alors à pleurer, puis il prit mille dinars et les lui envoya. Le messager se présenta avec cette somme auprès de Sa’îd ibn ‘Amir qui se mit à observer ce que lui avait apporté le messager, et il se rendit compte qu’il s’agissait de dinars. Il se mit alors à dire : « C’est à ALLAH que nous appartenons et c’est vers Lui que nous retournerons ! ». Sa femme lui dit alors : « Que t’arrive-t-il ? Le chef des croyants est-il mort ?, il répondit : « Non, mais pire que cela ! », elle dit : « S’agit-il d’une chose en relation avec l’Heure ? », il dit : « Non, pire que cela ! les biens de la vie terrestre sont venus à nous, les malheurs sont entrés chez moi », elle dit alors : « Fais en ce que bon te semble ! », il lui prit alors une bourse dans laquelle il mit les dinars, puis, une armée passa et il distribua toute la somme parmi les soldats de celle-ci. On rapporte que ‘Omar leur dit : « Comment trouvez-vous votre gouverneur ? », ils répondirent : « Nous lui reprochons quatre choses : il ne vient à nous qu’après que le jour se soit bien levé », il dit : « Ceci est grave, et quoi encore ? » ; ils dirent : « Il ne répond à personne durant la nuit ; il a dit : « Ceci est grave, et quoi encore ? », ils dirent : « un jour par mois, il ne vient pas à nous », il dit : « Ceci est grave, et quoi encore ? », ils dirent : « Certaines fois, il agonise ! ». ‘Omar les réunit alors, eux et Sa’id ibn ‘Âmir, puis il dit : « Ô ALLAH ! fais que je ne me sois pas trompé à son sujet aujourd’hui, pour ce dont ils se plaignent ! », ils dirent : « Il ne vient à nous qu’une fois que le jour se soit levé », il répondit : « Ma famille n’a pas de domestique, alors je leur mélange la pâte et je fais le pain, ensuite je sors », ‘Omar dit : « De quoi vous plaignez-vous à son sujet ? », ils répondirent : « Il ne répond à personne durant la nuit », il dit : « La journée, je la leur consacre, et la nuit, je la consacre à ALLAH », ‘Omar dit : « De quoi vous plaignez-vous à son sujet ? », ils répondirent : « Durant un jour par mois, il ne vient pas à nous », il dit : « Je n’ai pas de domestique pour laver mes vêtements et je n’ai pas de vêtements pour me changer, alors je les lave et je reste assis jusqu’à ce qu’ils sèchent », ‘Omar dit : « De quoi vous plaignez-vous à son sujet ? », ils répondirent : « Il lui arrive certains jours d’être à l’agonie », il dit : « J’ai vu Khubayb se faire torturer alors que Quraiche lui coupait la chaire en morceaux, puis ils le mirent sur le tronc d’un arbre, et il s’écria : « Oh Mohammed ! », alors à chaque  fois que je revois cette scène et que je pense au fait que je ne l’ai pas soutenu – alors que j’étais un polythéiste – je pense qu’à cause de ce péché, Allah ne me pardonnera jamais, et  c’est à ce moment là que cette agonie vient à moi ». ‘Omar dit alors : Toutes les louanges sont à ALLAH qui a fait que ma perspicacité ne m’a pas trompé », puis il lui envoya mille dinars. Sa femme lui dit : « Louanges à ALLAH qui nous a enrichis avec ton travail », il dit alors : « Veux-tu que je t’indique une chose meilleure que cela ? Nous la donnons à Celui qui nous la rapportera le moment où l’on en aura le plus besoin ! », elle dit alors : « Oui ! ». Il appela alors un homme de sa famille et mit la somme dans une bourse, puis il lui dit : « Prends cela et va vers la veuve de la famille untel, et vers l’orphelin de la famille untel et vers le pauvre de la famille untel, et vers celui qui est éprouvé de la famille untel ! », et il n’en laissa pas un seul petit morceau d’or. Il dit : « Donne cela en aumône ! », sa femme lui dit alors : « Et qu’as-tu fais de l’argent ? » il répondit : « Il viendra à toi le moment où tu en auras le plus besoin ».

Titre: L’histoire des compagnons et des pieux prédécesseurs
Auteur:  Ibn Al Jawzy
Pages: Page 212-214
Edition: Al Houda
Retranscription: Oumomeya

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