Paroles d‘Alî ibn Abû Tâlib

Paroles d‘Alî ibn Abû Tâlib

Il disait : « Le bien ne consiste pas à avoir beaucoup d’argent et beaucoup d’enfants, mais le bien consiste à ce que ta science et ton indulgence croissent. La vie terrestre n’est un bien qu’uniquement pour deux personnes, pour celle qui a commis un péché et qui se corrige en se repentant, ou celle qui s’empresse à accomplir des bons actes. Un acte accompagné de crainte ne peut être amoindri, alors comment peut être amoindri un acte qui est accepté ? Certes, la vie terrestre s’en va, et la vie de l’au-delà se rapproche, et chacune d’elles a des enfants, alors soyez les enfants de l’au-delà et ne soyez pas les enfants de la vie terrestre, car aujourd’hui, c’est un jour d’actes sans jugement, et demain, ce sera un jour de jugement sans actes ».

Il disait : «  La patience au niveau de la foi est semblable à la tête au niveau du corps, et il n’y a aucun bien dans un corps sans tête. Il existe trois catégories de personnes (1) : le savant qui a une grande science et une grande pratique, la personne qui veut apprendre pour être sauvée et celle qui fait partie de la populace et de la tourbe, et qui suit toute personne qui croasse et qui suit chaque vent qui souffle ; elle ne s’éclaire pas avec la lumière de la science et elle ne se réfugie pas auprès d’un pilier solide. La science est meilleure que l’argent, car la science te protège, alors que l’argent, c’est toi qui le protège. La science augmente par la pratique, alors que l’argent diminue par les dépenses. La science est un juge alors que l’argent se fait juger. Les avantages de l’argent disparaissent avec sa disparition, alors que l’amour de la science est un acte avec lequel on se rapproche d’ALLAH. Les thésauriseurs d’argent sont des personnes mortes parmi les vivants, alors que les savants sont toujours présents, leurs êtres sont absents mais leurs paraboles sont présentes dans les cœurs. La science les a assaillis sous sa vraie forme, et ils ont trouvé souple ce que les opulents ont trouvé dur. Ils sont à l’aise avec la chose pour laquelle les ignorants ressentent de la répulsion. Ils ont vécu sur terre dans des corps dont les âmes étaient attachées aux êtres de l’au-delà, ah ! et ce, par désir ardent de les voir. Certes, j’ai vu les compagnons de Mohammed, mais aujourd’hui, je ne vois rien qui leur ressemble. Au petit matin, ils avaient les cheveux ébouriffés et ils étaient jaunes, ils avaient de la poussière sur eux et ils avaient des traces de larmes entre les yeux, ils passaient la nuit prosternées et debout, ils lisaient le Livre d’ALLAH, ils alternaient entre leurs fronts et leur pieds, et au matin, ils invoquaient ALLAH en se balançant comme se balance l’arbre un jour venteux, et leurs yeux coulaient de larmes au point de mouiller leurs vêtements ; par ALLAH ! c’est comme s’ils avaient passé la nuit inattentifs ».

1) Ibn Al-Jawzî les a mentionnées dans Sifatu Safwa d’après Kamîl ibn Zayâd.

Titre: L’histoire des compagnons et des pieux prédécesseurs
Auteur:  Ibn Al Jawzy
Pages: Page 89-90
Edition: Al Houda
Retranscription: Oumomeya

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