Tafsir : « L'un de vous aimerait-il manger la chair de son frère mort? Non! Vous en auriez horreur. »

Tafsir : « L'un de vous aimerait-il manger la chair de son frère mort? Non! Vous en auriez horreur. »

Ibn Qayyim Al-Jawziyya



"Ô vous les croyants! Évitez de faire trop de suppositions sur autrui, certaines suppositions sont un péché. Ne vous espionnez pas, et ne médisez pas les uns sur les autres. L'un de vous aimerait-il manger la chair de son frère mort? Non! Vous en auriez horreur. Et prémunissez-vous contre Allah, car Il est Celui Qui accueille le repentir, Il est Miséricordieux" (Al-Hujurât: 12)


Nous avons là une magnifique comparaison basée sur l'analogie. En effet, Allah compare le fait d'écorcher l'honneur de son frère au fait de déchirer sa chair. Et puisque la personne qui médit viole cet honneur en l'absence du concerné il ressemble en cela à quelqu'un qui déchire la chair de son frère en l'absence de son âme, après sa mort. Et ce, car la personne qui est l'objet de la médisance est incapable de prendre sa propre défense face à ce qu'on lui reproche, puisqu'elle est absente. Elle ressemble donc à un mort qu'on découpe sans qu'il puisse se défendre. 

La fraternité implique la pitié mutuelle, l'entretien du lien et l'entraide, mais le médisant n'honore pas cette fraternité, car il va à l'encontre de ce qu'elle implique. Il critique, accuse et s'en prend à son frère. C'est donc comme s'il découpait sa chair. Alors que la fraternité implique de protéger, de prendre la défense de son frère. Et puisque le médisant prend du plaisir à dire du mal, puisqu'il y prend goût, c'est comme s'il mangeait la chair de son frère après l'avoir découpée. Également, puisque cela lui plaît et qu'il aime cela il est comparé à quelqu'un qui aime manger la chair de son frère mort. Aimer cela vient s'ajouter au simple fait de manger, tout comme manger vient s'ajouter au simple fait de découper. Médite donc la touchante beauté de cette allégorie, observe comment l'abstrait y concorde parfaitement avec le concret. 

Regarde attentivement comment Allah informe qu'ils détestent consommer la chair d'un frère mort. Il dit à la fin du verset que c'est leur sentiment, de même qu'à son début Il leur reproche d'aimer cela. Et donc, puisque cette pratique les répugne naturellement, comment peuvent-ils apprécier ce qui est identique? Allah emploie donc ce qu'ils détestent pour leur faire admettre la laideur de ce qu'ils aiment. Il compare ce qu'ils affectionnent à ce qui les écœure le plus, à ce qu'ils fuient le plus. Raison pour laquelle, au vu de l'entendement, de l'instinct et de la sagesse, ils se doivent de fuir comme la peste tout ce qui ressemble à cette pratique. C'est grâce à Allah qu'on obtient le succès. 


Titre: L'explication des paraboles citées dans Le Noble Coran
Auteur: Ibn Qayyim Al-Jawziyya
Pages: 53-54
Retranscription: oumomeya

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