Que dit notre maître (L’Imam Abû Bakr At-Tartûshî Al-Mâlikî), le juriste, concernant la voie (madhhab) des soufis ?

 L’Imam Abû Bakr At-Tartûshî Al-Mâlikî* (رحمه الله) - m.520H - fut interrogé comme suit : « Que dit notre maître, le juriste, concernant la voie (madhhab) des soufis ? Sachez – qu'Allah préserve votre temps – qu'un groupe d'hommes s'est regroupé et multiplie la mention (dhikr) d'Allah (تعالى) et de Muhammad ﷺ, en tapant sur une peau de cuir avec une baguette ; quand certains d'entre eux dansent et pratiquent l'extase jusqu'à tomber inconscients, puis apportent quelque chose qu'ils mangent. Est-il permis de se joindre à eux [dans ces rassemblements] ? […] »

🔹️ L'Imam At-Tartûshî (رحمه الله) répond : « Qu'Allah te fasse miséricorde, la voie des soufis n’est que oisiveté, ignorance et égarement. L'islam ne repose que sur le Livre d'Allah et la Sunna de Son Messager ﷺ.

Concernant la danse et l'extase (tawajjûd), les premiers à l'avoir innové sont les compagnons d'As-Samiri lorsque celui-ci leur a façonné un veau [d'or] émettant un son. Ils se mirent alors à danser autour et à s'extasier. Telle est la religion des mécréants et des adorateurs du veau d'or.

Quant à la baguette, les premiers à avoir adopté cette pratique sont les hypocrites  hérétiques (zanâdiqa) afin de distraire et éloigner les musulmans du Livre d'Allah. [Quand] le Prophète Muhammad ﷺ s'asseyait avec ses compagnons, ils étaient comme si des oiseaux se tenaient sur leurs têtes ; calmes et sereins.

C'est pourquoi le sultan et ses assistants sont tenus d'interdire à ces gens de se rassembler dans les mosquées et autres endroits, et il n'est permis à personne qui croit en Allah et au Jour dernier de se joindre à eux en cela ou de les aider dans leurs faussetés. Et c'est là la voie (madhhab) de Mâlik, Abû Hanîfa, Ash-Shâfi'î, Ahmad Ibn Hanbal et autres d'entre les Imams des musulmans.

Et c'est Allah qui accorde la réussite. »

(Al-Qurtubî dans « Al-jâmi' li-ahkâm al-qur’ân » vol.11 p.237)

(*) L’Imam At-Tartûshî fut le shaykh des malikites de Cordoue, L’Imam Adh-Dhahabî a dit de lui : « L'imam, l'érudit, le modèle, l'ascète... mort en 520H. »