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Ce qui provoque le châtiment de la tombe

 Ibn Qayyîm al-Djawziyyah

Deux points de vue sont concevables [dans ce qui provoque le châtiment de la tombe] :« L’abrégé » et « le détaillé ».
  • 1) Le premier qui est « l’abrégé » est :
Les gens qui seront châtiés à cause leur méconnaissance d’Allâh - Ta’âla, la désobéissance à Ses ordres et les péchés qu’ils commettent. Car Allâh ne châtie pas une âme qui L’a connu, L’a aimé, a obéi à Ses ordres et s’est abstenue de Ses interdits, ni même le corps ne sera châtié, car ce châtiment n’est qu’une traduction de la colère contre Son sujet. Tout pécheur qui aura courroucé Allâh -Ta’âla- en ce monde sans se repentir et meurt ainsi, subira le châtiment dans le « Barzakh » [monde intermédiaire entre ce bas monde et l’au-delà] qui sera en fonction de ce qu’il aura avancé.
  • 2) Le deuxième qui est « le détaillé » :
Certes le Prophète (sallallahu ’alayhi wa sallam) nous a informé au sujet de ces deux hommes qui subiront un châtiment dans leur tombe, dont l’un était dû au fait qu’il colportait les propos des gens [al-Namîmah], et l’autre délaissait le soin de ne pas être souillé par l’urine. Ainsi, il a délaissé l’obligation de la purification [at-Tahara], et l’autre était la cause de discorde et de haine entre les gens dues à sa langue quand même celle-ci était véridique. Et certes, la calomnie, le mensonge, la diffamation et la médisance [entre ces gens] sont la cause d’un grand châtiment, tout comme le délaissement du soin de ne pas être souillé par l’urine qui est à l’exemple du délaissement de la prière ; et la souillure de l’urine est parmi ses obligations et ses conditions d’où la raison d’un dure châtiment [pour cela]. Comme il est rapporté dans le hadîth de Chou’bah où le Prophète (sallallahu ’alayhi wa sallam) a dit : « Et ceux qui agissent de la sorte, sont à l’image de ceux qui mangent la chair des gens » et cela est la calomnie.
[...]
Et aussi le hadîth de Samarah [Ibn Djoundoub] dans le « Sahîh al-Bukhârî » qui mentionne la personne qui forge des mensonges, dont la gravité de ces mensonges atteint l’horizon, de celui qui lit le Qor’ân la nuit sans l’appliquer le jour, de ceux qui forniquent, hommes et femmes, de celui qui mange de l’intérêt, comme le Prophète (sallallahu ’alayhi wa sallam) en a témoigné [dans le Barzakh].
[...]
Et certes le Prophète (sallallahu ’alayhi wa sallam) nous a informé aussi de celui qui vola une ceinture du butin et qui a été transformée en ceinture de feu dans sa tombe, alors qu’il avait un droit sur ce butin [étant combattant]. Que dire alors de celui qui fraude injustement ?
Le châtiment de la tombe [’Adhâb ul-Qabr] résulte de la désobéissance du cœur, de l’oeil, de l’oreille, de la bouche, de la langue, du ventre, du sexe, de la main, du pied et de tout le corps. [Et aussi par] la calomnie, le mensonge, la médisance, le faux témoignage, le diffamateur de l’homme marié, le passé dans la discorde, celui qui appelle à l’innovation, les dires sur Allâh et Son Prophète sans que la personne n’ait de connaissance sur le sujet, l’imprudent dans ses paroles, le fait de manger l’intérêt, celui qui dévore les biens de l’orphelin, le consommateur de bien illicite provenant des pots-de-vin et ce qui ressemble à cela.
Celui qui mange les biens de son frère injustement ou les biens de son ami, le buveur de vin, le consommateur qui ingurgite l’agriculture interdite, la fornication, l’homosexualité, le voleur, le traite, le perfide, le trompeur, le malicieux. Celui qui prend l’intérêt ou le donne ou l’enregistre ou qui en témoigne, celui qui rend licite les choses ou se les rend licites, l’imposteur qui n’applique pas les obligations d’Allâh et Ses interdits, celui qui nuit aux musulmans et suit ses vises, celui qui juge avec une loi autre que celle d’Allâh, le savant [Muftî] qui prononce un avis basé sur autre que la Loi d’Allâh, celui qui aide aux crimes et à l’agression, celui qui tue une âme qu’Allâh a rendu sacrée, l’incroyant dans les interdits d’Allâh, celui qui renie les qualités des Noms et Attributs d’Allâh et l’athée en cela [...] [1]

 

[1] Kitâb « ar-Roûh » de L’Imâm Ibn al-Qayyîm, p.211-213

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