assalamou 3alaykoum wa rahmatoullahi wa barakatouhou
Ce qui suit est une khoutba, avec sa traduction, du Chaykh Al-'Outhaymine sur l'interdiction de la médisance (الغيبة ) et du fait de rapporter les paroles des uns aux autres pour semer la zizanie entre eux (النميمة), que j'ai utilisé dans une khoutbah de Djoumou'a.
Serviteurs et servantes d’Allah ! Craignez Allah le Très-Haut en accomplissant ce qu’Il vous a ordonnés et vous écartant de ce qu’Il a interdit. Donnez de l’importance à ce qu’Allah a rendu sacré.
Respectez l’honneur de vos frères et défendez la comme vous défendriez votre honneur, car certes, celui qui défend l’honneur de son frère, Allah repoussera le feu de l’enfer de son visage le jour de la résurrection.
Musulmans et musulmanes ! Deux graves maladies se sont répandues chez les gens que beaucoup de personnes sous estiment et considèrent comme insignifiantes. L’une de ces maladies est la médisance, et c’est le fait qu’une personne cite son frère en des termes qu’il n’apprécie pas, que ce soit des actes ou une description.
Tu vois que la plus grande préoccupation de celui qui fait de la médisance, quand il se trouve dans une assise, c’est d’attaquer la réputation des serviteurs d’Allah, comme s’il avait été chargé de suivre et de propager leurs défauts apparents et cachés.
Et celui qui s’acharne à suivre et propager les défauts apparents et cachés des gens, Allah lui enverra quelqu’un qui suivra et propagera ses défauts.
Tu le vois dire : « Untel est comme ceci… untel est comme cela… » il les décrit en mal, ou bien en disant qu’il commet du fissq, ou qu’il ment, ou il parle de sa grand ou petit taille, ou il dit qu’il est obèse ou il s’en moque ou toute autre chose de ce genre dont la personne n’apprécie pas d’être décrite avec.
Alors que si ce médisant avait examiné sa propre personne, il se serait rendu compte que c’est la personne qui a le plus de défauts, qui a le plus mauvais comportement et à qui ont peu le moins faire confiance !
Cette personne qui s’acharne sur les serviteurs d’Allah est certes cause de malheur pour lui-même et pour ceux qui s’assoient avec lui.
Il est cause de malheur pour lui-même car il oriente son âme vers le mal et l’injustice.
Il est cause de malheur pour ceux qui s’assoient avec lui car s’ils ne le réprimandent pas, ils seront associés à lui dans le péché, même s’ils ne disent rien.
Musulmans et musulmanes !
Prenez garde à la médisance !
Prenez garde au fait d’insulter les gens quand ils sont absents !
Prenez garde au fait de manger la chair des gens ! Allah a illustré cela par le plus mauvais exemple ! Allah, Glorieux et Majestueux, a assimilé à celui qui mange la chair des gens à celui qui mange la chair morte de son frère !
Est-ce que tu trouves, ô être humain, est-ce que tu trouves une chose plus odieuse ou plus abjecte qu’une personne qui s’assoit auprès de son frère mort et qui coupe membre par membre son cadavre, puis le mange ?!
Est-ce que tu penses qu’une personne serait capable de faire cela ?! Oui, celui qui médit en est capable ! Écoute la parole d’Allah, Glorieux et Majestueux :
« et ne médisez pas les uns des autres. L’un de vous aimerait-il manger la chair de son frère mort ? [Assurément non !] Vous en aurez horreur. Et craignez Allah. » (Sourate 49 verset 12)
Musulmans et musulmanes ! La médisance est une chose très grave et une affaire majeure ! Une parole que tu prononces sur ton frère par laquelle tu le dénigres, si elle était mélangée à l’eau de la mère, elle l’aurait certes altérée.
Donc, crains Allah ! Musulmans et musulmanes ! Dans le hadith il est rapporté que le Prophète, paix et bénédictions d’Allah sur lui, est passé à côté de gens qui avaient des ongles de cuivre avec lesquels ils se griffent le visage et la poitrine.
Il demande alors à Djibril : « Qui sont ceux là ? » Il répondit : « Ceux-là sont ceux qui mangeaient la chair des gens et salissaient leur honneur. »
Serviteurs et servantes d’Allah ! Si tu conseilles certains médisants, ils te disent : « Je n’ai fait que dire la vérité. ».
Mais cela ne change rien au fait qu’ils ont commis de la médisance, car le Prophète, paix et bénédictions d’Allah sur lui, a été questionné à ce sujet. Il lui a été demandé : « Que penses tu si ce que je dis sur mon frère est vrai ? »
Il répondit : « Si ce que tu dis sur lui est vrai, tu auras médis de lui. Par contre, si ce que tu dis sur lui n’est pas vrai, tu l’auras calomnié. »
Il est d’ailleurs étonnant de voir que ces gens qui commettent de la médisance disent sur leurs frères ce qu’ils ne savent pas. Si tu l’interroges et lui dit : « Peux tu témoigner contre lui de ce que tu dis ? »(au tribunal par exemple), il répond :
« Je ne témoigne pas. » Ne craint-il pas Allah ?! Ne craint-il pas Allah celui qui dit ce qu’il ne sait pas ?!
Ne sait-il pas qu’il ne prononce pas une parole sans avoir auprès de lui un observateur prêt à l’inscrire ?! Ne sait-il pas qu’Allah a dit :
« Et ne poursuis pas ce dont tu n’as aucune connaissance. L’ouïe, la vue et le cœur : sur tout cela, en vérité, on sera interrogé. » (Sourate 17 verset 36)
Ne sait-il pas, celui qui a dis sur ses frères ce qu’il ne sait même pas si c’est vrai, ne sait-il pas qu’il va bientôt être interrogé sur chaque parole qu’in aura prononcé ?!
N’acceptait-il pas qu’on salisse son honneur, alors comment peut-il accepter que lui-même salisse l’honneur des gens ?!
N’a-t-il pas peur qu’Allah le dévoile dans ce bas monde avant de le dévoiler dans l’au-delà ?
Musulmans et musulmanes ! Il est étonnant de voir que parmi ceux qui sont éprouvés par le fait de commettre cette injustice envers l’honneur de leurs frères musulmans, il est étonnant de voir que parmi eux, on trouve des gens qui sont assidus dans l’accomplissement de la prière et s’y rendent en premier, et qui sont droits dans le reste de leurs œuvres.
Mais, ils offrent ces bonnes œuvres, ils les offrent gracieusement à ceux sur qui ils ont médis, car certes, le fait de médire sur vos frères revient à leur offrir vos bonnes œuvres. S’ils ne sont pas innocentés ou s’ils ne vous pardonnent pas, ils prendront dans vos bonnes œuvres.
Si vos bonnes œuvres s’épuisent, on prendra de leurs mauvaises actions et vous les récupérerez, puis vous serez jetés en enfer !
Donc, craignez Allah, musulmans et musulmanes ! Occupez vous de vos défauts, pas de ceux des autres.
Et si vous vous voulez les conseiller véridiquement et sincèrement, alors, corrigez les défauts de vos frères sans les propager et les dévoiler au grand jour. Je ne dis pas que les gens ne commettent pas d’erreur. Au contraire, il est obligatoire que tout le monde commette des erreurs.
Mais, si tu vois ton frère commettre une erreur qui pourrait le salir, va le voir et conseille le secrètement entre vous. Fais partie des conseilleurs, non pas des diffamateurs !
Musulmans et musulmanes !
Ceci est la première maladie vis-à-vis de laquelle beaucoup de gens prennent à la légère.
Quant à la deuxième maladie, c’est la Namima, et c’est le fait de brouiller et désunir les gens en rapportant les paroles des uns sur les autres. La personne vient en voir une autre et lui dit :
« Untel a dit ceci et cela sur toi. » jusqu’à ce qu’il brouille et désunisse les gens et qu’il mette de l’hostilité entre eux. Et il se peut qu’il mente dans ce qu’il rapporte, et ainsi, il aura commis à la fois de la calomnie et de la Namima
Ce qui est obligatoire à celui à qui il est rapporté la parole d’un autre sur lui, c’est de réprimander celui qui lui rapporte cela, de lui interdire d’agir ainsi, de mettre en garde contre lui et de prendre garde lui-même de cette personne qui lui rapporte la parole des gens, car certes, celui qui te rapporte la parole des gens leur rapportera tes paroles. Il se peut même qu’il rapporte de toi ce que tu n’as jamais prononcé.
Allah, Glorieux et Majestueux, a dit :
« Et n’obéis à aucun grand jureur, méprisable, grand diffamateur, grand colporteur de médisance. »
(Sourate 68 versets 10-11)
Et le Prophète, paix et bénédictions d’Allah sur lui, a dit : « Celui qui commet la Namima ne rentrera pas au Paradis. » Aussi, le Prophète, paix et bénédictions d’Allah sur lui, passa à côté de deux tombes dont les occupant étaient en train de se faire châtier.
Il dit alors : « L’un d’entre eux commettait la Namima. Quant à l’autre, ils ne se préservaient pas de son urine. »
Donc, prenez garde, musulmans et musulmans, à la médisance et à la Namima ! Car par ces deux maux, se dégradent la religion et la vie dans ce bas monde, la société se désorganise, l’hostilité et la haine se répandent, se produisent des calamités et des fléaux. Ce sont les provisions de tout désœuvré et de la perte de temps avec des « on dit ».
Source :
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